
L'éditorial
de Bruno
Malthet
président de l'association
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Un trimestre très
patrimoine
... Pour
pallier le temps, l’argent et l’énergie perdus, nous avons repris nos
habits de lanceur d’alerte, d’ouvreur de conscience. Nous avons
interrogé le maire sortant et les candidats à sa succession sur la
protection du patrimoine. Nous publions nos interpellations, les
réponses obtenues et nos analyses, ainsi qu’un dossier sur l’hérésie que
constituerait l’implantation d’un skatepark dans les fosses du grand
Jard. Quel que soit le candidat qui occupera le siège de maire au
lendemain des élections municipales, nous en attendons des rapports
apaisés et une concertation respectueuse du fait associatif, quand bien
même des désaccords sur le fond ou la forme subsisteraient entre notre
association et la municipalité.
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Un skatepark : oui
Au grand Jard : non !
Pourquoi une
telle position ?
En premier lieu, le grand Jard est un
site classé. Il bénéficie donc de la protection visée à l’article L.
341-1 du code de l’environnement exigeant sa « conservation en l’état
(entretien, restauration, mise en valeur... ) et [sa] préservation de
toutes atteintes graves (destruction, altération, banalisation...) ». Ce
classement implique que « tous travaux susceptibles de modifier l’aspect
ou l’état d’un site sont soumis au contrôle du ministre chargé des sites
ou du préfet du département ».
Or, la création d’un skate park, qu’il soit modulaire ou intégré, dans
un ou plusieurs bassins du grand Jard nécessite une transformation qui
les altérerait profondément et en modifierait l’aspect et l’état. Leur
végétation laisserait en effet place soit à :
• des modules pré-fabriqués en bois, métal ou béton posés sur une dalle
béton préalablement coulée pour l’occasion (parc modulaire) ;
• un aménagement en béton coffré, projeté ou moulé (parc intégré).
En second lieu, le plan de prévention des risques inondation (PPRI) a
classé le grand Jard en zone inondable, ce qui signifie que toute
construction y est strictement interdite.
A supposer toutefois, ce qui paraît très improbable, que le ministre ou
le préfet autoriserait le maire à passer outre à ces deux interdictions,
que se passerait-il ? Oublions pour l’heure le risque de censure par les
tribunaux, qui ne manqueraient pas d’être saisis, pour examiner
l’environnement du site. La nature inondable des lieux, ne serait-ce que
par remontée des nappes phréatiques, occasionnerait très rapidement, en
deux ou trois hivers, une fragilisation des structures modulables ou
intégrées et les rendrait inaptes à un usage normal.
Le skate a droit de cité, avec ou sans les cultures urbaines. Châlons ne
manque pas de lieux mieux adaptés que le grand Jard. |