L'édito du n° 109
De la crise frumentaire à la transition écologique
Ce numéro entreprend l’exploration de la crise frumentaire qui secoua Châlons, comme le reste de la France, en 1846-1847. A l’époque, personne n’imaginait qu’elle puisse déboucher sur une grave crise économique à l’origine de la chute de la Monarchie de Juillet et de la révolution de 1848. Comme toutes les crises, elle ne fut jamais que le prélude d’un nouveau cycle dont ses contemporains tentèrent d’éluder les premiers soubresauts, sans mesurer l’importance de la disette qui se profilait et ses conséquences.
Pour l’heure, le réchauffement climatique annoncé n’a pas encore pour conséquence, pour nous, une crise frumentaire, même si les rendements agricoles sont en baisse. Pourtant, la transition écologique est incontournable pour atténuer l’impact du changement climatique sur notre quotidien. Ce sujet sera à l’évidence au cœur de la campagne des élections municipales de mars 2020 et il y a fort à parier qu’elle nous apportera son lot de fausses bonnes idées. Ainsi en va-t-il du projet de réseau de chaleur surdimensionné que ce numéro analyse.
Il est urgent de remettre la biodiversité au coeur de la cité et l’écologie au centre de l’action municipale. Qu’il se prénomme Alan, Benoist, Dominique ou Rudy, nous invitons le vainqueur de ces élections à tourner le dos à la minéralisation des espaces urbains et à l’absurdité consistant à mettre les arbres en cage, comme l’illustre notre couverture. Nous attendons qu’il mette en œuvre un projet résolument tourné vers les transitions que le changement climatique appelle et sur lesquelles le CESER Grand Est lance un débat interactif ouvert à tous.
Le mois de janvier étant celui des voeux, avant de formuler les nôtres à lire en page 32, nous formons celui que la jeune Suédoise Greta Thunberg soit invitée à participer au prochain forum Planet A. En effet, l’heure est venue de changer de paradigme, y compris pour l’agriculture. Son discours, assurément dérangeant, serait en capacité de secouer nos consciences pétries de certitudes sur les « contes de fées de croissance économique éternelle » qu’elle a dénoncés à la tribune de l’ONU.
Sabine Schepens, rédactrice en chef
Bruno Malthet, président de l’association