num 111

L'édito du n° 111

Aux défenseurs de la Patrie

 Il y a 150 ans, le 19 juillet 1870, Napoléon III déclarait la guerre à la Prusse. Il s’en suivit Sedan le 1er septembre, la proclamation de la République le 4 septembre et la poursuite de la guerre. Nous avons déjà consacré trois numéros du Petit Catalaunien Illustré à l’aspect châlonnais de cette guerre. Ce numéro les synthétise et retrace un épisode inédit de nos courageux concitoyens prenant des fourgons de vivres à l’ennemi et les livrant à l’armée française.


Si on ne célèbre jamais ses défaites, on ne peut pour autant oublier ceux qui ont donné leur vie pour défendre la Patrie. Aussi Châlons accueillit-elle au cimetière de l’Ouest les restes de la cinquantaine de soldats français morts à l’hôpital ou dans ses ambulances. Leur dernière demeure aurait pu rester modeste si les vainqueurs n’avaient pas érigé à leurs morts, enterrés à quelques pas de là, deux tombes jugées orgueilleuses.


D’anciens officiers prirent en conséquence l’initiative de glorifier les défenseurs de la Patrie en leur élevant un monument aux Morts, le premier de l’histoire châlonnaise, à l’entrée du cimetière de l’Ouest. Il illustre notre couverture avec, en toile de fond, le tableau d’Ernest Meissonier représentant le siège de Paris. Les discours prononcés lors de son inauguration, le 6 mai 1886, sont riches d’enseignements. Ils nous éclairent sur l’état d’esprit de la IIIe République. Elle entretient le souvenir et l’espoir d’une revanche qui rendrait à la France ses provinces perdues, reconstruit son armée et, tout en proclamant que le droit prime la force, la fortifie en exaltant le patriotisme. Tel est aussi l’état d’esprit de Léon Bourgeois lorsqu’il remet en 1902 des drapeaux aux vétérans et combattants de 1870.


Nous poursuivrons ce récit dans un prochain numéro avec l’histoire du monument voisin dédié aux quatre fusillés du 20 janvier 1871. Il laisse sa place dans ce numéro à Germaine Jeulin, qui nous livre sa description du musée de Châlons en 1968, et au Docteur Chevron, qui nous fait partager sa nostalgie d’enfant lorsqu’il chevauchait les lions de l’Hôtel de Ville. De ce fait, notre partie «Société» se résume à un point d’actualité sur l’Affaire du Siècle, les changements climatiques. La crise sanitaire que nous traversons ne saurait nous faire oublier l’urgence d’y apporter des solutions.


Sabine Schepens, rédactrice en chef 

Bruno Malthet, président de l’association


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