L'édito du n° 123

L’eau sous les ponts de Châlons

Il est passé beaucoup d’eau sous les ponts de Châlons depuis l’ouverture du théâtre de la Comédie initié par l’intendant Rouillé d’Orfeuil. L’histoire de cette salle de spectacle avait été commencée en 1885 par Emile Leroy, publiciste et directeur du Progrès de la Marne. Elle contenait quelques lacunes et nécessitait d’être actualisée sur les trois-quarts de siècle suivants. C’est ce à quoi s’est attelé le Petit Catalaunien en participant à la préparation de l’exposition estivale conjointe de la Bibliothèque et des Archives municipales. Elle se terminera avec une conférence synthétisant l’étude approfondie des deux siècles d’histoire mouvementée de cet édifice et la publication d’un numéro hors-série. En attendant, ce numéro du Petit Catalaunien vous en dévoile quelques aspects insolites, que l’exposition vous permettra de visualiser.

Le 12 mai dernier, nous avons ajouté à nos actions l’organisation d’une conférence donnée par Kitty Morse, une américaine venue renouer avec ses racines châlonnaises et accomplir un devoir de mémoire envers ses aïeux, victimes de la Shoah. Cette conférence a donné lieu à la sortie d’un hors-série, « Aigre Doux », et a été suivie le lendemain d’une visite à la synagogue à laquelle son arrière-arrière-grand oncle, Alfred Neymarck, a offert des objets cultuels. A la demande de Kitty Morse, le Petit Catalaunien a entrepris d’écrire l’histoire de cet édifice, en phase d’être inscrit Monument historique, et de la communauté juive châlonnaise. Nous vous la livrons et vous invitons à visiter la synagogue lors des prochaines Journées européennes du Patrimoine, les 16 et 17 septembre,  en ayant une pensée compassionnelle envers les six millions de Juifs exterminés par les nazis. 

Il coula aussi beaucoup d’eau sous les ponts du temps des intendants de Champagne dont le Petit Catalaunien a entrepris d’écrire l’histoire. Ce numéro vous fait découvrir celle d’André d’Harouys qui administra la généralité au début du XVIIIe siècle. Mais, de l’eau sous nos ponts, le XXIe siècle en verra beaucoup moins, nous alerte « Initiatives 21 » dans son dossier consacré à La guerre de l’eau. Le temps d’agir n’a que trop attendu.

Sabine Schepens, rédactrice en chef 

Bruno Malthet, président de l’association