num 129

L'édito du n° 129

 

Guerre et colère 

Comment, en quelques pages, vous présenter le fruit de dix mois de travail ? L’exercice était d’autant moins aisé que, entre son achèvement et la sortie de ce numéro du Petit Catalaunien Illustré, le temps du recul nécessaire pour y parvenir s’est considérablement réduit, absorbé par la résolution de problèmes techniques liés à son impression. Cette présentation n’était pas finalisée que l’actualité châlonnaise s’invita. Mais n’anticipons pas et revenons à notre guerre. 

La seconde guerre mondiale a duré 2076 jours en Europe et, jusqu’à la capitulation du Japon, 2193 jours. C’est, en heures, un peu moins que le temps qu’a nécessité la réalisation du 27e numéro hors-série du Petit Catalaunien Illustré consacré à « La seconde guerre mondiale à Châlons et ses environs ». 

Cette chronique est deux fois plus copieuse que son aînée publiée en 2018 portant sur « La grande guerre à Châlons et ses environs ». Elle présente la particularité de rassembler plusieurs puzzles imbriqués les uns dans les autres, avec des pièces disséminées tout au long du chemin semé d’embûches qui conduit son lecteur de la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 à l’armistice du 8 mai 1945 et au retour des absents.

Malgré ses 840 pages, cette chronique ne prétend pas à l’exhaustivité, même si toutes les thématiques de ces six années de guerre sont abondamment abordées. Elle mélange les sources disponibles, au jour le jour, sans se soucier de leur donner une apparente cohérence thématique, comme le ferait une étude historique, mais en encadrant de nombreux sujets qu’elle met ainsi en exergue. Au fil des pages, ils reviennent et forment chacun un continuum permettant de mieux comprendre cette période sombre de notre histoire.  

Cette présentation devait comprendre une page supplémentaire sur le quiz du marque-page et les illustrations de cet ouvrage, près de 2000, venant compléter le climat ambiant de la période et provenant des collections publiques et particulières. Mais l’actualité locale vint bousculer le bouclage de ce numéro et nécessita de la sacrifier afin de laisser place à l’expression de notre légitime colère. Elle porte sur la façon scandaleuse avec laquelle la municipalité a organisé la consultation sur le plan de prévention du bruit. Cette  désinvolture, que nous évoquions dans notre précédent numéro, a eu des effets lourds de conséquence : la perte de notre contribution.


Sabine Schepens, rédactrice en chef,

Bruno Malthet, président de l’association 



num 128

L'édito du n° 128

 

Du bruit à la fureur 

Les bruits de bottes et du canon se sont tus depuis 80 ans, et seul leur écho reste encore perceptible en feuilletant nos pages extraites de la chronique châlonnaise de la seconde guerre mondiale que nous publierons cet automne. Elles nous font découvrir André Jozon, préfet de la Marne pendant la drôle de guerre. Il s’y montra exemplaire, mais Pétain le limogea en septembre 1940 pour le remplacer par René Bousquet.

Nos adhérents ayant participé à l’assemblée générale de l’Association Nouvelle Catalaunie ont eu la primeur de la présentation de la première partie de cette chronique. Ils furent étonnés d’apprendre que sévissait alors un parti d’extrême-droite, le Rassemblement National Populaire. Antisémite et collaborationniste, il avait pignon sur rue, pas très loin de l’Espace Catalaunien, dans un local confisqué à un commerçant de confession juive. 

Cette chronique nous fait croiser le chemin d’Henri Lauvaux, une figure châlonnaise à qui la bibliothèque de Châlons vient de consacrer une exposition. Alors inspecteur de la Sûreté, détaché au secrétariat du commissariat, il est nommé secrétaire de police à la date du 1er janvier 1941. Il avait obtenu une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Paris en 1924 et fut acclamé comme il se doit à son retour. Ce numéro est également l’occasion de se remémorer que les épreuves de tir à grandes distances des Jeux Olympiques de Paris se sont déroulés au camp de Châlons.

Si notre assemblée générale se déroula dans le calme, il y fut pourtant question de bruit : celui que prétend réduire le Plan de Prévention du Bruit de l’Environnement, dû à la circulation automobile. Nos adhérents nous ont donné mandat d’intervenir sur ce dossier et c’est aujourd’hui chose faite. Deux impératifs ressortent de notre étude : finir le périphérique et mettre en œuvre un plan de mobilité. Reste à savoir si nous serons écoutés. Le Tribunal Administratif, lui, nous a entendus en rappelant à la ville de Châlons une évidence qu’elle prétendait ignorer : le bleu n’est pas incolore.

Nous terminions ce numéro en visitant les expositions du musée et de la Duduchothèque pour vous les présenter, et en réservant une place à celle de la Bibliothèque sur Notre-Dame, quand le Président de la République annonça la dissolution de l’Assemblée Nationale. Mettant ainsi le Rassemblement National aux portes du pouvoir, sa décision suscita beaucoup de bruit et de fureur. Ni neutre, ni partisane, mais citoyenne, notre association ne pouvait pas ne pas réagir. Elle a appelé à faire barrage au Rassemblement National, parti d’extrême-droite portant un projet aux antipodes de l’objet et des valeurs humanistes qu’elle défend. 

Sabine Schepens, rédactrice en chef,

Bruno Malthet, président de l’association 



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