L'édito du n° 130
Au fil du temps
Ce cent trentième numéro du Petit Catalaunien Illustré nous invite à suivre le fil du temps, celui qui passe inexorablement, transformant le futur en présent et le présent en passé.
Ce voyage nous conduit au musée où les collections archéologiques refont surface dans leur salle historique après 20 ans d’éclipse. Leur décor a changé et, tant que la volonté politique fera défaut, leur exposition restera temporaire. Raison de plus pour les visiter et avoir une pensée pour les antiques générations qui nous ont précédées, pour les archéologues qui les ont fait ressurgir de la nuit des temps et pour le fantôme gaulois du circitor Furius Antoninus.
Le hasard fait parfois bien les choses quand on remonte l’histoire des temps passés. Il nous a fait découvrir ce marqueur des jours et mois de l’année à venir que sont les calendriers. Dès le Moyen-Âge, ils apparaissent dans les livres d’heures conservés par la Bibliothèque en contournant d’une façon ingénieuse le caractère annuel qu’on leur connaît aujourd’hui. Celui-ci apparaît dès 1769 dans la collection que nous avons explorée et nous révèle, au fil des ans, les autres fonctions de ces almanachs locaux. Ancêtres des « applis » qui peuplent aujourd’hui nos téléphones portables, elles nous permettent de savoir où et quand emprunter les diligences et autres voitures publiques pour se rendre à Paris, Reims ou Strasbourg, ou bien encore pour diriger les pas de nos sabots vers les nombreux champs de foire du département.
En attendant la suite de cette passionnante enquête, ce numéro vous invite à poursuivre ce voyage dans le temps en découvrant Madeleine Chapelle, cette Châlonnaise qui fut l’ange gardien du peintre Ingres, le projet qu’avait Gustave Navlet d’achever la décoration de la porte Sainte-Croix, les archives de nos littérateurs locaux, ou encore l’histoire d’un des retables de Saint-Alpin. Sa restauration dépend de l’accueil qui sera fait à la souscription lancée par la Ville et la Fondation du Patrimoine, à laquelle nous vous invitons à participer.
Le temps présent ouvre les portes du futur sans que l’on sache véritablement de quoi il sera fait. La ville de demain sera-t-elle vraiment intelligente, comme le prétend le projet devant livrer à « big brother » des millions de données publiques et personnelles ? Ou bien aura-t-elle les pieds dans l’eau à la suite d’un phénomène climatique provoquant une crue plus que centennale nécessitant d’activer le plan communal de sauvegarde adopté par la collectivité ? Nul ne le sait vraiment et il nous faudra suivre le fil du temps à venir pour le découvrir.
Sabine Schepens, rédactrice en chef,
Bruno Malthet, président de l’association