L'édito du n° 76
Des histoires de façades...
Tout est affaire de façade. Il y a les apparences et ce qu’elles nous cachent ou que nous ne savons pas, ou plus, voir. Prenez les œuvres de Karoutzos exposées au musée. Leur côté art moderne dissimule un lien vers le passé, vers un infime fragment d’une histoire ancienne. Il en va de même des ouvrages publiés par Raymond Nominé, disparu en juin dernier. Il nous y fait certes partager sa passion des cartes postales de Châlons et des environs, mais, par derrière, ce sont des pans entiers de notre histoire qui remontent et aspirent à revivre.
Nous pourrions en dire autant du conte de Noël de Guillemot que le regretté Roger Canard nous a conté, à sa façon, dans ses « Histoires de Catalaunie ». Derrière cette légende se cache peut-être une vérité qui, selon Guillemot, attribuerait sinon la construction, du moins la consécration d’une des chapelles de Notre-Dame-en-Vaux, à Saint Pierre.
Si donc tout est affaire de façade, que se cache-t-il vraiment derrière celles de la Haute-Mère-Dieu ? Toute une histoire ! Le Petit Catalaunien la reconstitue depuis le début du XVIe siècle. A cette époque, la Haute-Mère-Dieu que nous connaissons aujourd’hui n’occupait pas encore les immeubles voisins de la Corne-de-Cerf, du Fer-à-Cheval et du Moustier. Elle empiétait même sur la place du Marché-au-Blé et présentait une façade à pans de bois des plus réussies.
Mais derrière cette façade se cacherait aussi le mérule. C’est un champignon que l’on agite devant les Châlonnais, un peu comme le père Fouettard devant les yeux des petits enfants, afin de les convaincre d’être bien sages en attendant que le père Noël apporte des bulldozers dans sa hotte. Qui veut noyer son chien...
Nous avons participé à une émouvante cérémonie, un parrainage républicain. Derrière, nous y avons vu la farouche volonté d’une famille de s’intégrer et la non moins farouche détermination des participants de les préserver d’une expulsion qui leur serait fatale. D’autres, soucieux de glaner les voix du FN, n’y ont vu qu’un sujet de polémique.
Une autre façade commence à se fissurer : celle qui enferme sous une chape de plomb les mensonges et manipulations du lobby nucléaire. Le débat fait rage actuellement autour de la sortie du nucléaire, que nous soutenons. Elle mettrait en péril l’indépendance énergétique de la France dont les centrales seraient les plus sûres au monde, quoiqu’en disent les activistes de Greenpeace qui se sont introduits dans la centrale de Nogent-sur-Seine.
Pourtant, les livres dont nous vous recommandons la lecture donnent à réfléchir sur l’envers du décor.
Reste une dernière façade, celle de l’Espace Catalaunien, que nous vous invitons à franchir le 7 janvier 2012 pour fêter la bonne année avec les 20 ans de l’association et du Petit Catalaunien Illustré.
Sabine Schepens
rédactrice en chef