L'édito du n° 80
Après la fin du monde...
La fin du monde n’a pas eu lieu. Elle était pourtant annoncée pour le 21 décembre, la veille du bouclage de ce quatre-vingtième numéro du Petit Catalaunien Illustré. L’hiver va donc pouvoir reprendre tous ses droits et, avec lui, la cohorte des événements, heureux ou malheureux, qui, inlassablement, se suivent et se poursuivent pour former notre quotidien, la vie et l’histoire.
L’histoire retiendra peut-être que, en cet hiver 2012-2013, la fin d’un monde a eu lieu, comme elle a retenu la fin d’un autre monde, voici 200 ans, lorsque l’épopée napoléonienne vacilla après la campagne de Russie. A l’époque, pourtant, à en croire les échos de la presse locale, tel n’était pas le ressenti des chroniqueurs qui, il est vrai, manquaient tout autant de recul que de la liberté de la presse indispensable à toute démocratie.
Cet hiver 1812-1813 fut particulièrement rude et nous ramène à un autre monde, un monde où les loups rôdaient dans nos campagnes. On en tua 131, rien que dans la Marne. Cet autre monde a disparu et, avec lui, les mystères qui se cachent derrière une étrange porte murée. Le Petit Catalaunien a essayé de l’entrouvrir et, dans l’épais brouillard qui l’entoure, a entrevu un chien et un mouton noir se recueillant sur la tombe d’un berger et de sa promise.
De ces deux-là, l’histoire ne nous a pas transmis le nom. Ils ne figureront donc pas dans le dictionnaire biographique des Châlonnais célèbres auquel travaille Bruno Malthet pour parfaire l’œuvre inachevée de Jean-Paul Barbier. André Dusigne, peintre châlonnais renommé, fait partie de ceux, et ils sont nombreux, qui entreront dans ce panthéon de la mémoire bimillénaire de Châlons-en-Champagne.
Le musée de Châlons possède une œuvre d’André Dusigne. Elle n’est pas exposée dans sa galerie de peinture, dont le Petit Catalaunien nous raconte l’histoire. Elle est conservée dans ses réserves que la nouvelle conservatrice nous invite à visiter dans le cadre d’une étonnante exposition, à voir absolument.
Le monde d’aujourd’hui bouge. Comme celui d’hier, il a son lot de misère. Rien d’étonnant donc que les associations se soient mobilisées pour les sans-abri qui campaient sous des tentes en centre-ville de Châlons, ou encore pour offrir un repas de Noël au restaurant à 200 Châlonnais que la crise a injustement précarisés.
Dans ce monde qui bouge, l’actualité retiendra aussi la mobilisation que suscite le mariage pour tous. Le Petit Catalaunien veut raison garder et a croisé les regards en donnant la parole à une mère dont la fille est lesbienne. Il a aussi regardé l’avenir, celui que nous dessine l’Agenda 21 de l’agglomération de Châlons, et il y a vu d’étranges ratons laveurs.
Que cela ne vous empêche pas de passer de bonnes fêtes de fin d’année!Toute l’équipe du Petit Catalaunien Illustré se joint à moi pour vous présenter nos meilleurs voeux pour 2013.
Sabine Schepens
rédactrice en chef