L'édito du n° 81
Il y aurait beaucoup à dire...
On a beau savoir que nul n’est immortel, la disparition d’une personnalité marquante de la Catalaunie produit toujours un choc. Celle de Georges Clause n’échappe pas à cette règle. Au-delà du grand historien de la Champagne et de Châlons qu’il fut et restera, toute notre équipe rédactionnelle a apprécié l’homme qu’il était. Une vision humaniste transparaissait dans ses paroles, ses gestes, son regard et son visage chaque fois qu’il eut la gentillesse de nous livrer un article. Il nous faisait partager, avec beaucoup d’humilité et de simplicité, ses connaissances et, surtout, sa passion de l’histoire locale, notamment celle du XIXe siècle.
Demain, sans doute, le monde de l’érudition châlonnaise lui rendra un hommage plus solennel. Nous nous y joindrons bien volontiers. En attendant, nous publions sa biographie. Elle rejoindra celles des personnalités marquantes de la Catalaunie dans le dictionnaire biographique composant la mise à jour « Des Châlonnais célèbres » de Jean-Paul Barbier. Cet ouvrage se veut collaboratif, tant pour traquer les fautes qui, parfois, envahissent nos lectures que pour combler certains vides. Le travail de recherche qu’ils génèrent réserve quelques surprises collatérales. Ainsi en va-t-il, par exemple, pour le Champagne de la Baltique, ou la redécouverte d’une nouvelle inédite de Roger Canard.
Ce numéro revient sur le dossier de la Haute-Mère-Dieu. L’association Nouvelle Catalaunie a examiné à la loupe le permis de construire qui a été délivré. Selon la façade que l’on a sous les yeux, le résultat est, au mieux, insatisfaisant, au pire, inacceptable. Aussi l’association a-t-elle initié une démarche constructive. Quels que soient les fruits qu’elle donnera, ses adhérents auront à se prononcer sur la suite qu’il conviendra de leur apporter.
Parmi les dossiers de ce numéro, celui concernant le musée laisse perplexe quant au choix de la réponse à donner à notre interrogation. Quelle qu’elle soit, on comprend mieux pourquoi l’omerta est de mise sur un aussi piteux résultat. A y regarder de près, ce constat vaut également pour l’agenda 21. D’un bout à l’autre de sa construction, il aura eu pour fil conducteur de tout faire pour que la population ne puisse pas s’approprier le sujet. Pas un seul conseil de quartier n’a eu l’occasion de se pencher dessus, comme si le sujet faisait peur à nos élus. A part pour aller à la pêche aux subventions, pour quoi se sont-ils engagés dans cette démarche ?
Deux ans après Fukushima, rien n’est réglé autour de cette catastrophe que la crise, qui a bon dos, a balayée. Il y a pourtant beaucoup à dire, comme l’ont fait les Châlonnais ayant intégré la chaîne humaine qui a secoué Paris. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la manière avec laquelle le ministère de l’Intérieur a traité et rejeté le dossier de Blendon. Elle nous laisse un goût amer. Nous aurons l’occasion d’en parler lors de notre assemblée générale qui se tiendra ce printemps.
Sabine Schepens
rédactrice en chef