num 121

L'édito du n° 121

 

Le passé éclaire l’avenir

L’exploration de notre passé nous permet d’entrevoir d’où nous venons pour mieux comprendre où nous sommes et où nous allons. Ainsi en va-t-il de l’histoire du patrimoine, qu’elle porte sur l’hôtel de Ville de Saint-Memmie, l’église de Saint-Amand-sur-Fion ou la fontaine de la place Mgr Tissier. Elle explique l’attachement que nous portons à sa sauvegarde et la perplexité ou les inquiétudes qu’inspirent parfois les aménagements qui les affectent.

La Société Coopérative Châlonnaise de Consommation avait une bien belle devise : « Union – Fraternité ». Son histoire entre les deux guerres nous montre combien ces deux principes, mis au service de l’idéal coopératif, permettent à cette utopie, née au XIXe siècle, de créer un nouveau modèle économique. L’actionnaire d’hier se fait sociétaire et les bénéfices dégagés par la coopérative sont redistribués non pas pour rémunérer le capital qu’il a investi, mais pour lui restituer, proportionnellement à ses achats, les bonis qu’ils ont permis de réaliser.

La réussite de cette œuvre sociale doit beaucoup à l’esprit d’abnégation de son fondateur, Numa Morise, que rien, a priori, ne destinait à présider sa destinée. Enseignant à l’École des Arts et Métiers, il portait en lui l’intuition de ce qu’il convenait d’entreprendre pour réduire la vie chère dont souffraient ses concitoyens, afin de les réunir autour de la fraternité coopérative. Aussi lui consacrons-nous la rubrique des Châlonnais célèbres. 

La mémoire du passé est tout autant utile lorsque l’on aborde des sujets de société en général, le développement durable en particulier. Tel est le cas de la réduction de nos déchets. Nos adhérents qui appliquent les consignes de tri sélectif liront avec stupeur notre étude. Ils y découvriront pourquoi, malgré leurs efforts, l’agglomération châlonnaise est lanterne rouge en la matière. 

À l’heure où la décarbonisation de l’énergie est au centre des débats, ils trouveront aussi une réponse à une question que beaucoup se posent : comment le réseau de chaleur en cours d’installation peut-il prétendre être 100% décarboné lorsque l’incinération de nos ordures ménagères, qui lui servent de combustible, est soumise à la TGAP, la taxe générale sur les activités polluantes, en raison, notamment, du CO² qu’elle rejette dans l’atmosphère ? Si ce passé éclaire l’avenir, il ne saurait expliquer l’ébriété énergétique qui continue à illuminer  nos bâtiments patrimoniaux sensés rester dans l’ombre après 22 heures depuis le 3 novembre. Par contre, il nous éclairera lorsque l’avenir du Monument Léon Bourgeois sera de nouveau à l’ordre du jour.


Sabine Schepens, rédactrice en chef  

Bruno Malthet, président de l’association

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